YCARE

L’interview « Nos futurs »

L’esprit libre, Ycare a choisi de faire de l’incertain un futur désirable et de chaque jour un accomplissement. Il repart en tournée pour présenter son dernier album Nos futurs, porteur d’un message d’espoir… et de quelques leçons de vie.

Ycare, on te retrouve avec Nos futurs, un superbe album de duos. Quel message as-tu voulu faire passer à travers ce nouveau disque ?

Le message, c’est que l’avenir est entre nos mains, et que même si certaines choses peuvent nous échapper, on peut inventer une multitude de futurs. Dans ce long chemin solitaire qu’on appelle la vie, je voulais aussi rappeler qu’on peut quand même se tenir la main. Le futur est pluriel, cet album l’est aussi. Chaque duo restera gravé comme une part de moi.

Slimane, Patrick Bruel, Adamo, Mentissa, Clara Morgane, Garou… Pourquoi avec eux ?

C’est une histoire de rencontres, d’univers à explorer pour passer les messages avec force. Ça parle d’amour paternel, d’amour tout court, du pardon, du passé, de l’avenir. Chacun, avec son vécu et sa maturité, incarne les paroles et la mélodie. Ce sont bien évidemment des artistes pour lesquels j’ai un immense et profond ­respect.


Cet album a été précédé d’un autre, “Des millions d’années”, lui aussi riche de duos. Chanter seul, cela t’est devenu impossible ?

Absolument pas ! Mais j’ai pris un tel plaisir à écrire et à composer ces duos, puis à échanger avec chacun de ces artistes (parmi lesquels on retrouve Axelle Red, Céphaz, Joyce Jonathan, Ibrahim Maalouf, Zaz, Amel Bent…) que je ne pouvais pas me résoudre à m’arrêter là. Et vous remarquerez que chacun de ces deux albums se termine par un solo. Je n’ai pas prévu de tome 3, mais je ne m’interdis rien. La musique, ça sert aussi à rendre libre, non ?


On a plus souvent l’habitude de lire “No future”.

J’ai longtemps mené une vie d’excès où j’ai fini par m’égarer. Je me suis brûlé les ailes jusqu’à tomber et, aujourd’hui, me relever avec fierté et humilité. Je raconterai d’ailleurs ce combat pour « revenir à moi » dans un livre à paraître chez Plon avant la fin de l’année… Je prévois aussi de revenir sur cette période de ma vie, comme sur les leçons que j’ai pu en tirer sur la scène d’un théâtre, à Paris,  début 2025. Je tiens à regarder les gens droit dans les yeux et à leur dire haut et fort que même si cela demande ­beaucoup ­d’efforts, on doit se l’offrir, la possibilité du bonheur.


Tu as déclaré que cet album était “le plus beau de ta vie”.

Oui, et je le pense, car il est en phase avec l’homme apaisé que je suis devenu. Cet album, pour moi, c’est un aboutissement. Sur la pochette, on m’y voit nu et fragile, le regard perdu vers un horizon lointain, incarné par un ciel lumineux. Je crois en la force des symboles. Cet album en est un.


Ton futur à toi, c’est déjà la tournée.

Mon avenir, je cherche surtout à le vivre plutôt qu’à l’écrire. Alors bien sûr il y a la tournée et la scène, mais surtout le plaisir de vivre au jour le jour et de m’endormir heureux chaque soir. Je suis l’artisan de ce bonheur simple.

Pour nous Montpelliérains, ce sera l’occasion de te revoir.

J’ai vécu trois ans à Montpellier. Ma sœur était en fac d’éco, moi en fac de sciences, puis en fac de droit. J’ai appris la guitare en solo, sur les bords du Lez et dans mon petit appartement d’Antigone. Je me souviens, j’habitais la résidence l’Atrium. J’ai aussi donné le concert le plus confidentiel de toute ma vie dans un café pas loin de la fac, qui s’appelait  « Le Collectionneur ». Moi y compris, on était quatre dans la salle ! C’est un peu abuser, parce que mes camarades de promo n’avaient qu’à sortir de l’amphi et marcher quelques mètres pour venir me voir… (rires). Mais le plaisir de chanter était déjà là, et il ne m’a jamais quitté, peu importe que je chante pour cent, mille ou dix mille personnes. Je suis d’ailleurs très ému de fouler à mon tour la scène du Rockstore, où j’avais pu applaudir Tiken Jah Fakoly, avec qui, depuis, j’ai même eu l’immense honneur d’enregistrer un duo. Vraiment, pour moi, Montpellier, cela aura été plus qu’une étape, ça fait partie des plus belles années de ma vie.

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