Pourquoi ouvrir ce concept store aujourd’hui, ici à Montpellier ?
Ce projet de concept store est la vitrine de ce qu’on fait dans notre atelier-boutique à Florac (Lozère). Nous souhaitons rendre hommage au travail de terrain que nous menons autour de la filière textile en Occitanie et que l’on redéploie depuis plusieurs années. Il est une résonance parfaite de nos valeurs, de notre sincérité. Le symbole est beau car nous avons investi la plus belle place marchande de la ville alors qu’il aurait pu y avoir des marques de grandes enseignes (inter)nationales. Mais l’excellence régionale a primé !

On entend beaucoup parler du « made in France » depuis quelques années dans les médias. Pourtant c’est vieux… comme la France !
Je suis un ultra-militant du made in France et non pas un professionnel du marketing qui s’est emparé de cela comme d’une mode. Car oui, le made in France est devenu une mode, alors que ça devrait être une norme. Eh oui, c’est difficile, mais nous sommes de plus en plus nombreux à y croire et à montrer que c’est encore possible.
Quel conseil donneriez-vous à un entrepreneur pour bien appréhender le « made in France » ?
Il faut bien comprendre les enjeux d’opportunités mais aussi ne pas sous-estimer les difficultés en succombant aux sirènes du marketing autour du « made in France ». Aujourd’hui sur Instagram, Facebook… le « made in France » ça marche, il y a des tonnes de likes, mais la réalité de terrain, notamment en termes de coûts, c’est autre chose. Le « made in France » le dire c’est facile, le faire c’est un sac de nœuds, c’est difficile et long... Il faut du temps long pour produire français et le faire avec sincérité. Je ne veux pas faire le rabat-joie, mais aujourd’hui trop de jeunes entrepreneurs ont une vision à court terme, espèrent des résultats immédiats. Or, avec le made in France, tu peux avoir des résultats éclatants, mais pas rapidement. Il faut faire attention à ne pas se faire happer par de fausses certitudes. Mais j’y crois dur comme fer : allez-y ! Je reste persuadé que c’est un business d’avenir et que le pari du « made in France » gagnera dans quelques décennies.

Qu’est-ce qui distingue un jean Tuffery d’un autre ?
Dans un vêtement, il y a le produit, son look et la manière de le produire. Le jean est sans doute aujourd’hui un des produits les plus mondialisés, souvent produit à bas coûts en maltraitant les hommes et l’environnement. Bien qu’il y ait une prise de conscience, on ne se demande pas assez quel est l’impact sociétal et environnemental des vêtements que nous portons. Nos jeans, je le dis haut et fort, ont un impact social et environnemental le plus vertueux possible. On ne peut pas mieux faire éthiquement parlant pour produire un pantalon. Et c’est d’ailleurs pour ça que nous avons une croissance relativement limitée, pour rester vertueux.
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